Du crime au féminin ?

Rennes, 4 octobre 2010

Il est aisé de concevoir que l’objet ainsi posé souffre déjà de multiples déterminations aux risques du lecteur. [1]

D’une part parce que la polysémie des termes en rendant possible toutes les confusions peut donner à croire que le crime est dans l’opinion courante ce qu’il est dans le code pénal. D’autre part parce qu’en attribuant au féminin une forme de susbstantivité et au delà de l’adjectivation donner à penser que la rupture ne s’est pas opérée avec l’illusion positiviste du XIXe qui accréditait à la femme une nature et une autre nature à l’homme. De là à se laisser aller à croire qu’il y aurait des criminels essentiellement féminins à côté de criminels essentiellement masculins il n’y a qu’un pas. Plus encore qu’il y aurait une spécificité dont le genre serait la cause. Lire la suite

Contributions psycho-criminologique a l’approche conceptuelle et operatoire de « l’effet contrainte ».

Sur le phénomène « addict » : essai d’interprétation à propos de la résistance aux mutations d’une néo-réalité.

Psycho-criminologie et psychopathologie. Alcoolisme. Toxicomanie. Violences sexuelles.

Décembre 2009

LM Villerbu – ICSH-GISCRIMSO

Préambule

Dans une conception libérale ou néo libérale de la médecine et du soin rien n’a été plus difficile que de passer aux propositions s’organisant autour de « effet contrainte». Les recours au code de la Santé Publique et au Code Pénal ont de manière régalienne, en France, permis de faire bouger les choses. Entendons par les institutions et leurs agents. Lire la suite

Catégoriser des violences infractionnelles.

POITIERS MSHS 1-3 octobre 2008

Loick M. Villerbu, Professeur de psychologie, Directeur de l’Institut de Criminologie et Sciences Humaines, (ICSH Rennes2), responsable du GIS Interrégional CRIMSO.

Catégoriser des violences infractionnelles entre criminologie et psychopathologie:
une inactualité, une approche éthique et politique.

Préambule : ce que catégoriser veut dire

Recense-t-on des peurs, des insécurités ou des justifications a priori de modèles opératoires dont c’est l’objet ? La décision précède les motifs écrivait M. Merleau Ponty dans Phénoménologie de la perception, en 1945. Dans l’espace intersubjectif des violences jusqu’où pouvons nous aller qui tienne compte à la fois des droits des personnes et des collectifs, quelles sont les limites qui font du savoir et de ses démarches un écran à la personne subjective de l’autre et de soi ? Pris entre des exigences d’assurer des modalités d’existence sécures au plus grand nombre jusqu’où peut on penser et agir l’exclusion d’une minorité (les « anciens » chroniques en psychiatrie hospitalière, « les arriérés » dans une institution asilaire, les « dangereux » dans une rétention médicalisée) dont rien ne garantit que demain ne sera leur jour de disparition à l’autre, une épiphanie à l’envers. L’hôpital s’est échappé de l’asile dans une opération d’identification, donc de catégorisation. Lire la suite

Les violences sexuelles chez le jeune enfant.

CONGRES‘sentiels, Actualité Médicales Nantaises, 16/17 novembre 2007

Existe-t-il un profil psychopathologique du coupable ?

La question posée autrement revient à se demander s’il existe une manière d’être et de faire identifiable et repérable, caractérisant de visu ou par construction psychologique un individu type ou une série d’individus type, représentatifs d’un type de délinquance, la délinquance et la criminalité dite sexuelle. Lire la suite

Dimensions psycho-criminologiques de la « désistance »

Loick M. Villerbu 1, Anne Winter 2, Christelle Laurent 3

Introduction
Le terme « désistance », en France, est largement inusité. Il n’est sans doute pas anodin que son émergence coïncide avec les travaux sur la délinquance juvénile aux Etats-Unis (1934). Sa référence est manifestement plus connue des familiers des études anglophones. Cependant, bien plus qu’une absence de réflexions et de propositions sur ce qu’il implique, il faut y voir un effet de culture criminologique et des disciplines afférentes à ce corps de doctrine. Dit autrement, ce que le terme implique et que nous allons discuter, est l’effet manifeste à la fois de conceptions de monde différentes et de politiques pénales/pénologiques volontaristes instruisant, dans d’autres dimensions, les acteurs du changement social et psychique. Chaque mot est un monde, écrivait M. Merleau-Ponty : chaque langue entraîne avec elle une conception de l’existence et des rapports intersubjectifs. Lire la suite