« A propos des morts par vaccination »
Un universitaire, sociologue, fait des siennes en partageant des thèses complotistes anti vaccin. Il est connu pour soutenir des points de vue critiques concernant toute proposition émanant de la structure état. Son credo, « la vérité des chiffres et des faits ». Ca fait parler et écrire sur le net et dans la presse écrite. Ce n’est pas donc pas un coup d’essai.
Il avait fait de même quand un autre groupe d’universitaires avait proposé, il y a 10 ans, de faire advenir la criminologie au CNU et au-delà… Il y dénonçait au nom d’une sociologie critique les idéologies de cette soi-disant discipline (d’état !) et avec son appui et l’arrivée d’un nouveau président de la république, avait contribué à faire avorter d’autres espoirs, tant professionnels que universitaires. 8 sociologues dénoncent ici, « la sociologie ne consiste pas seulement à manipuler des données pour étayer une position idéologique ». Cela n’avait pas fait autant causer à cette autre époque !
Une autre1, « historienne et non sociologue, cherche à défendre la personne et non la thèse soutenue et opte pour cela d’arguments qu’en psycho-criminologie nous nommerons, décriminilisation par stratégie du malentendu. En ce sens cet article fait exemple, sur de nombreux points, dissociant acte et personne, privilégiant la référence morale plus que l’examen des faits, au bénéfice d’une pensée complotiste. Quelques extraits,
« Censuré par ce journal au motif qu’il diffuserait de fausses nouvelles (alors que ce billet analyse des données officielles mais ne diffuse aucune « nouvelle ») mais republié par d’autres media souhaitant défendre la liberté d’expression. Ou encore, pour garantir un2e position neutre, « Je précise, avant de poursuivre, que je ne connais pas L. Mucchielli, ne l’ai jamais rencontré, et n’ai jamais échangé avec lui plus de trois lignes par email, à l’occasion d’une tribune dont il était l’auteur principal et que j’avais souhaité signer, comme plusieurs centaines d’universitaires et de chercheurs ».
Ou encore, « Quant à l’accusation centrale, celle de confondre causalité et concomitance, elle est considérée comme du niveau « d’étudiants de première année », et comme une « démonstration d’incompétence professionnelle ». Le grade de directeur de recherches au CNRS ne se trouve pourtant pas dans les pochettes surprises, et Mucchielli a évidemment dû, pour y parvenir, faire preuve de sa compétence. »…
Ou, « Ces derniers vont jusqu’à lui reprocher de faire état de son grade de directeur de recherche au CNRS, arguant que son opinion n’engage que lui. Mais pourquoi diable n’aurait-il pas le droit d’afficher le titre qui est le sien »…
ETC… on trouvera d’autres gloseurs sur le net…
Avec une autre interrogation, ici non ouverte, et pourtant essentielle : quels sens ont ces arguments opposés à l’auteur cité, dans les travaux des 8 auteurs ? Comment dévalorise-t-on leurs arguments, et comment décriminalise-t-on le sociologue en question en arguant de ses compétences, sa morale, de sa rationalité, de sa renommée, etc… ?
A suivre….
1 Blog Médiapart, 24 aout 2021, soutien à Laurent Mucchielli : L’insulte ne saurait remplacer le débat scientifique. Blog de Boris. Blog L Mucchielli, réponses aux huit sociologues. Huit sociologues qui n’ont jamais publié le moindre travail empirique sur l’analyse de la crise sanitaire, ni sur la pharmacovigilance, m’injurient par voie de presse, sur le fondement d’un seul argument (je ne comprendrais rien à la causalité) et de sources douteuses. Voici ma réponse.
2 Mots clés sur le net : sociologie, mucchielli, CNRS, délinquance, sociologie critique
Le monde, 20-8-21, la sociologie ne consiste pas à manipuler des données pour étayer une posture idéologique.