Approche clinique et épistémologique.
ICSH-GIS-CRIMSO, LM Villerbu,
Depuis quelques années le terme se généralise au point qu’il ne pose plus problème (Villerbu et al.2007). Cela n’a pas toujours été le cas. Il n’est pas cependant sans poser quelques questions de fond et soulever quelques ambigüités, tant sur le plan clinique qu’épistémologique et par retombée sur le plan déontologique.
1- Un trait d’union comme lieu de débats et engendrement de nouvelles connaissances.
Convenons en parcourant la littérature que la « chose » qui s’y réfère use d’un terme dont l’orthographe varie. On pourrait se dire que cela tient au fait que le sens n’étant pas fixé il existe des écarts d’écriture (encore) sans importance. Ce serait oublier que le terme emporte avec lui un fond de mondes et de perspectives très différentes. Chaque mot est un mode écrivait M. Merleau-Ponty. En l’occurrence ici chaque orthographe ordonne des conceptions différentes. Que cela soit pensé ou non, de façon volontaire.
La juxtaposition de ces deux notions psychologie et criminologie en laisse une autre en arrière, qui pourtant fonde la réunion : le droit et notamment le droit pénal. Au point qu’il serait plus exact de dire que lorsque nous parlons de psycho-criminologie c’est l’histoire du droit en tant que science positive et de le psychologie comme référence à la subjectivité ( les sciences du psychisme) qui conjuguent leurs avancées pour produire un autre espace de pensée. Sans oublier que implicitement sous la référence de la psychologie et du droit, comme un autre écran de projection, les sciences sociologiques et les savoirs pratiques des hommes de terrain, aussi variés soient-ils, ne cessent de parcourir et de mettre en réseau des savoirs éparpillés, glanées au long des rencontres et des activités professionnelles.
La psychologie, au fur et à mesure de son développement ( de son intéressement à des champs différents), a pu s’approprier des champs connexes et en faire le terrain d’un exercice pour y développer formations, recherches et professionnalités. Il n’est pas sur que le rapport au droit qui rend compte de cette psycho-criminologie soit dans une position analogue. Le droit résiste à la psychologie entendu comme science du subjectif bien autrement qu’ont pu le faire l’enfant, la gérontologie, le travail, l’ergonomie ou la médecine. On doit prendre en considération qu’il y a là une résistance nouvelle qui doit entrainer le psychologue de la psychologie à ne pas annexer un terrain comme on annexe ou colonise un pays conquis. Il n’y a nul intérêt à faire de l’un l’annexe de l’autre et de continuer à élaborer sous forme de Coprésence passive, dans des frontières établie une fois pour toutes, les savoirs de l’un et de l’autre. Si la conjonction peut s’avérer riche de développements c’est à inclure les effets de la référence juridique dans le travail d’élaboration psychique et de considérer celle-ci comme un roc, au même titre que l’anatomie, chez Freud.
Si nous prenons le pari de distinguer le savoir acquis de ses méthodes nous sommes plus à même de concevoir les biais systématiques utilisés ou mis en œuvre pour faire de ceux là des éléments de transmissions d’une certaine forme de compréhension du savoir sur l’autre concret comme du savoir méthodologique de sa construction.( Labadie, 2004)
La criminologie du XIXe siècle est née dans les temps d’une science positive (Pirès, 1995) et d’un ordre social en train de se donner des paramètres d’évaluation, d’anticipation, de compter ses forces et ses fractures. Ce qui allait devenir une partie de la psychologie se présentait sous les traits des traités de bonnes et douteuses vertus, « les faits de naissance » somatiques ou sociaux étaient considérés comme des faits de destin ou de prédestination. Une criminologie est née en même temps que la médecine légale au service du droit objectif, au service d’une société fondant dans le droit positif ses éléments essentiels. Cette criminologie ne connaissait pas la victime autrement que comme témoin à charge, éléments de preuve au cours d’un procès (Villerbu, 2009). Les effets de constitution ou d’hérédité se présentaient comme le seul terrain de développement des analyses. Le droit positif avait les interlocuteurs à sa mesure ; si bien que si même on ne savait pas vraiment ce que voulait dire les termes de démence( Roure,1993) le seul fait que le diagnostic se fasse sur le modèle médical et sur la base de maladies constatables universellement accréditait la croyance en la positivité d’une science conçue comme partenaire et complémentaire dans le cour d’un procès. On pourrait en dire la même chose de l’autre branche de la médecine publique émergente, qui plus tard donna l’hygiène publique et plus loin encore les analyses épidémiologiques. Que tout ne se fit pas sans difficultés les ouvrages et les presses d’époques peuvent en témoigner. Le paradigme de cette activité scientifique naissante s’organisa sur le paradigme du risque et son corrélat statique qu’est la dangerosité. La médecine aliéniste se construisant sur le modèle de la médecine somatique et de ses diagnostics, des technologiques en inventions permanentes pouvaient laisser augurer un développement semblable. L’invention des monomanies est jusqu’à un certain point parallèle à la création bien plus tardive de la psycho-somatique : quand le corps parle, quand l’acte fait signe d’une raison qui s’en s’ignorer assiste à son déchainement. Une monomanie sans délire, comme un soma qui ne répond pas aux lésions qu’on y attend par leurs causes entendues usuellement.
L‘impasse sur le subjectif ordonnait des chemins de description, de classement et des protocoles d’interventions. Le soin conçu sur le modèle médical ne pouvait qu’envahir les représentations et les exercices. C’est dans cette histoire de disciplines positives (tenant pour acquis que le savoir pouvait être indépendant de ses conditions d’émergence) non encore fixées mais dont les corps constitués étaient acquis que commença l’aventure contemporaine de la trace, de la recherche de la trace (d’abord criminalistique), métaphoriquement de l’empreinte, où qu’elle soit et de quelque lieu qu’elle émanât, du corps, de ses restes, de son histoire, criminologique. Un même parcours peut se repérer dans la naissance de l’inconscience puis de la psychanalyse.
Lorsque la trace se fit subtile, contestant les évidences apparentes une autre clinique naquit, celle dans laquelle nous nous situons. Elle situa délibérément un nouvel espace de pensée dans une construction qui ne cherchait plus son attestation dans la matérialité des faits mais dans leur interprétation. Dans cette longue phase de maturation qui entraina avec elle des remaniements du droit et des ses pratiques, la criminologie se scinda en deux orientations, sur des bases semblables : d’un coté la victimologie, de l’autre l’agressologie. Plus d’un siècle sépare ces deux temps. Comment devient-on agresseur se double quelque cent ans plus tard , de, comment devient-on victime.
La psycho-criminologie est le produit de ces subversions. Un rappel historique en donne un contenu particulier, significatif. Les travaux qui se référent ces réorientations peuvent aisément se diviser en deux types de constructions. Constructions par sommation ou cumuls de savoirs visant une exhaustivité : la psycho-criminologie ne serait qu’un espace de plus que l’on pourrait ajouter à ceux existant. C’est une dynamique de cumul de savoirs respectant la série des choses déjà construites. A l’examen mental devenu examen psychiatrique s’est adjoint l’examen médico-psychologique puis psychologique et celui-ci se serait diversifié en autant de champs d’études qu’il y a de champs de problèmes médico légaux ou socio légaux. Ainsi à coté de la psycho-histoire apparait la psychosexologie, la psychovictimologie, la psychocriminologie de l’acte. Le fil conducteur est apparent : aux spécialités existantes il faut en ajouter une autre et ce d’autant plus que le problème de la dangerosité se substitue à celui de la responsabilité. L’objet d’un examen quelqu’il soit n’est plus de définir un état mental mais une dynamique psychique à risque (amendable, curable ou non) et au delà de rendre compte d’un élément non contrôlable du corps social. La question de la déraison ne vise plus un acte infractionnel commis mais à venir ; la prévention de la réitération devient un problème de prédiction, i.e. un problème d’abord assurantiel où le probable tient lieu du juste, dont rendent bien compte les théories rationnelles de la délinquance et les préventions situationnelles dissuasives (Cusson, 2002,2003), comme également le paradigme de tolérance zéro.
Le second type de construction conduit ses réflexions sur une autre épistémè : tout savoir est historique et dépend de ses conditions d’obtention, de l’état professionnel, scientifique et technique d’un corps social. Concrètement le savoir sur le crime et sur le criminel que nous élaborons aujourd’hui du point de vue subjectif (l’intra-psychique et l’intersubjectif) et sociologique est le résultat d’une redistribution des savoirs et des corps professionnels, à l’interne comme l’externe de ceux ci. Le savoir sur le criminel comme personne et comme acteur, ne peut pas être le même aujourd’hui et avant que la fonction de magistrat ne se soit démultipliée en de nombreuses spécialités. L’accès multidisciplinaire et multiforme (Balier, 1988,2005) à la personne du criminel par l’invention ou la ré-invention de professions psy- et sociologiques, des statistiques comme des théories psychologiques (de la psychanalyse au cognitivisme en passant pas toutes les théories psycho-dynamiques et systémiques), des modes de suivi et de traitements (somatique,médical) ou d’accompagnements (psychologiques, éducatives, pénitentiaires…). Le savoir sur le psychisme émanant de thérapies à long terme de personnes souffrant de troubles névrotiques ou psychotiques a nécessairement modifié l’abord des psychismes de personnes dont le lieu de consultation est moins le cabinet ou l’hôpital que le lieu carcéral ou ambulatoire. On ne peut pas prendre en compte de la même manière une personne ayant subi une agression physique constatée que celle qui a eu le temps( !) de réélaborer psychiquement les avatars d’une éducation sur laquelle l’héritage parental, dans la construction de conjugalité, a laissé ses traces. Quand le recours à une modification de l’environnement prime sur le recours à un réaménagement interne ce ne sont pas seulement les théories qui doivent changer mais aussi les dispositifs d’intervention.
Tout cela conduit à penser la référence « psycho-criminologie » autrement que comme quelque chose de plus à ce qui existe déjà : une refondation est nécessaire, autrement dit une autre langue et d’autres protocoles, qu’ils soient d’analyses exploratoires ou d’interventions en vue d’un changement. Et mène à écarter toute écriture de cette référence en Psychologie criminologique (comme si le champ n’était qu’un adjectif), en Psychologie criminelle (qui donnerait à penser qu’il y en a une à coté d’une autre), en Psychologie du crime (Hesnard, 1963,comme si celui-ci pouvait être générique), en Psychocriminologie(Casoni, 2000, laquelle ne fait que traiter des apports psychanalytiques ou de psychologie dynamique et des applications cliniques en criminologie dans une voie très semblable aux travaux inaugurés par Lagache (1979), en Psychologie du meurtrier ( Guttmacher,1965, pour l’effet générique que cela inclut), en traité de Criminologie(Seelig,1956) ou en Psychiatrie criminelle (comme si celle-ci pouvait dire quelque chose du crime quand sa mission et son objet sont dans le soin et dans la frontière qui discrimine ceux qui sont de part et d’autre d’une ligne souvent ténue de libre disposition d’eux-mêmes).
Bien autre et plus proche de nos conceptions la position de JM Labadie(Labadie 1995, 2004) dans la Psychologie du criminel qui repose sur l’essentiel à dénoncer les illusions de toute puissance des interprétants en paraphrases1 du crime et du criminel, pour faire de celui-ci l’augure des crises de sens. Le vocable criminologie est le seul qui nous permette de ne pas mélanger les champs et de penser en termes de complexité ce qui n’aurait que trop tendance à se contaminer ou à faire objet de confabulation. On ne peut ici que rappeler le questionnement de A. Pires (Pires, 1995, Le Blanc et al, 2003) « le problème majeur réside moins dans la tension permanente entre un champ d’étude et une activité spéciale de connaissance que dans les glissements de sens et d’orientation que chacune des caractéristiques mêmes de cette activité est susceptible de produire…» . « En tant que activité spéciale de connaissance la criminologie avait quatre caractéristiques majeures et chacune d’elle porte les germes de ses propres apories et difficultés.
1- Le risque (substantialisation) de traiter le crime comme un simple fait ou un simple comportement. Oubliant qu’il renvoie à deux dimensions… un comportement ou une manière de faire… une qualification criminelle, ou une manière de définir.
2- vouloir soumettre le fonctionnement institutionnel du droit aux critères de la science… si l’on suit ce modèle la criminologie devient la morale clandestine du droit pénal moderne… la connaissance scientifique est réduite alors à une technologie du pouvoir.
3- une connaissance interdisciplinaire peut amener le criminologue à se perdre dans le projet multifactorialiste…
4- l’idée de vouloir produire une connaissance socialement utile ou de vouloir contribuer à une amélioration des conditions de vie en société peut aussi conduire à une sorte de praxis a-critique, servile ou marquée par le moralisme ».
On reconnaitra aisément deux typus sociologiques en œuvre : une sociologie de l’ordre une sociologie du conflit qui ne peuvent aller de soi et requiert tout comme la psychologie projetée sur cette activité de connaissance, une dimension éthique parallèlement à la dimension épistémologique. Autre manière de dire que c’est moins l’interdisciplinarité qui pose problème que la complexité à envisager pour en prendre les mesures.
Pour mette fin aux hypothèses constitutionnalistes et héréditaires, aux hypothèses d’un sujet pris en dehors de son environnement la solution a été de penser en terme de situation problème (Lagache 1979, Debuyst, 1995) et de penser l’auteur du crime en tant qu’un acteur social. Toute solution qui tient à la condition de penser cet acteur sous la forme ( les biais) dans laquelle il s’offre à voir à et à l’analyse. Ces formes sont les pratiques infractionnelles (Villerbu, 2008) qu’il peut avoir de lui-même, des autres et du monde, en tant que ces pratiques construisent, engendrent des mondes aux effets spéciaux, s’élaborent sur des dynamiques psychiques et sociétales dont les constructions fictives et de réalité ne peuvent être qu’inachevées à moins de devenir idéologiques. Ainsi la déviance (l’écart aux normes elles même instables) s’intègre à l’histoire et le comportement aux effets d’une histoire subjective et d’un temps donné. Ainsi, non seulement la norme peut s’interpréter mais également la valeur accordée aux normes. Les traces et leurs reconstitutions prennent sens de fictions révisables (Villerbu, Lebas, 2008). C’est de cette façon que s’est inventée la scène du crime au sens moderne du terme et qu’une psycho-criminologie est susceptible de se développer autrement que comme une application colonisatrice ou cumulative d’un savoir déjà là : non pas comme champ d’études mais comme activité de connaissance, incluant ou non (selon les orientations de connaissances souhaitées) les critères historiques des fondations antérieures, la dangerosité ou la responsabilité, dénouant les évidences entre des responsabilité/culpabilités juridiques et psychologiques : il n’y a d’acteur qu’à plusieurs et de jeu d’acteurs que d’offres et de scènes(Villerbu,2003, Villerbu Moulin,2008).
On conçoit que dans un tel contexte quand se pose la question de la juste peine, une fois la sanction élaborée, dans un cadre d’ individualisation ou de personnalisation de la peine puisse se poser en même temps plusieurs questions(Dréan Rivette,2005) : la peine qui évalue le scandale créé, la peine qui puisse être un étalon d’évaluation pour celui qui la reçoit, la peine qui fasse sens pour un public qui ne l’ignore plus et est rendu sensible aux conditions de sa sécurité (quel est l’impact du nombre de détenus suicidés et suicidant en incarcération ?), la peine qui aux yeux de celui-ci soit également une condition de réparation et d’amendement. On conçoit que dans un temps où il ne s’agit plus seulement de juger mais de suivre l’effectivité( les taux d’application des mesures énoncées et envisagées) d’une peine et son efficacité( quels sont les critères explicites et implicites de la non récidive )tous les moyens de changements et d’évaluation de ceux-ci puissent être mobilisés, jusqu’aux limites de la dignité humaine, du droit et de l’éthique. (Villerbu et al. 2009)
Si la psycho-criminologie n’est pas de se réduire à une clinique de l’acte, encore moins à une logique de l’acte ou à une criminologie de l’acte, si elle est bien une approche globale qui contient sa géographie heuristique propre, elle devient à même de permettre le développement de connaissances sectorielles inter et transdisciplinaires.
2- L’analyse psycho-criminologique, espaces d’études plurielles et surdéterminées.
Deux axes la spécifient dans une analyse détective (Villerbu et al, 2003) :
2- 1- un axe d’analyse détective à deux versants.
a- Le premier plus fréquemment identifié sous un angle criminalistique fait de la scène de crime son objet fondamental. A partir de celle-ci elle construit une infraction en la qualifiant, suivant des procédures déterminées, en même temps qu’elle élabore un auteur virtuel à travers les protocoles d’une enquête criminelle d’environnement. C’est avec la recherche de plus en plus sophistiquée de traces matérielles que s’est construite la scène de crime moderne. C’est avec l’apport des sciences physiques d’une part, des sciences psychiques plus tardivement que les indices ont fait sens et ceux-ci constructions. Que ce soit depuis les origines de la dactyloscopie, de l’anthropométrie criminelle, de la recherche de substances toxiques ou des restes dont les analyses d’ADN sont capables ou encore par le procédé du recouvrement (avec les moyes de l’informatique) la recherche de profils d’un coté, de modus operandi de l’autre.
b- C’est cet auteur virtuel qui est projeté sur un acteur réel à qui est imputé dans une logique d’attribution expérimentale ; il s’agit de percevoir et de concevoir ce qui en est fait dans une logique qui n’est pas celle des aveux mais de la probabilité. Ces derniers ne faisant plus qu’éléments qui demeurent à soumettre à l’analyse. C’est sur ce versant qu’apparaissent les stratégies de décriminalisation (St Yves, Landry 2004) de la part de l’acteur supposé auquel est imputée une situation, elles même objet d’une double analyse par vérification de probabilité d’une part, par « analyse psychologique et psycho pathologique implicite » d’autre part, que s’y trouvent mobilisés les savoir empiriques situationnels, les profils plus ou moins élaborés de criminels et de positions subjectives/objectives par rapport aux imputations. Une clinique judiciaire et de l’activité d’enquêteur parcourt cet ensemble dans lequel il est parfois fait appel à des psy-. Que ce soit en ce qui concerne des agresseurs présumé, des victimes présumés…. Nouveaux arrivés sur la scène du crime qui interviennent en symétrie et en parallèle, aux apports de la médecine légale et de ses praticiens. C’est aussi dans ce contexte que se situent dans d’autres cultures les criminologies attachées à l’enquête et aux modalités d’instruction des procès.
2-2- Le second est plus proche de l’activité traditionnelle du corps médical, aliénistes, psychiatres et plus tardivement psychologues.
Avec une particularité propre de notre système en ce qui concerne la démarche expertale. On ne peut négliger qu’une grande partie de nos connaissances viennent de la confusion entretenue entre l’élaboration de la culpabilité juridique (ce qui fait sanction et renvoie autrui à la dimension de l’altérité) et le prononcé de la peine (qui l’inscrit dans une économie pénale et sa philosophie, ipso facto).
a- L’histoire a souvent fait commencer l’examen mental avec l’article 64 de l’ancien code pénal. Les historiens ont pourtant montré l’ancienneté de la présence médicale bien plus tôt quand il s’agissait de responsabilité. Nous devons convenir que l’histoire moderne ( celle qui fait oublier les autres) commence avec l’invention d’institutions spécialisés et rendus obligatoires pour ceux dont la raison dérangée et reconnue comme telle exigeait des territoires spécifiques.(Ballet et al.1903 ; Casinelli,1939,Foucault,1973)
Dans ce second axe de la psycho-criminologique l’analyse détective se transforme en une analyse patho-biographique du lien social. Deux versants là encore : celui qui émarge au champ psychiatrique dynamique et celui qui émerge de la considération phénoménologique existentielle en psychiatrie (Binswanger, 1970,1971 ; de Jonckheere, 1998).
De l’histoire des sciences du psychisme retenons l’invention nosographique et sa capacité opératoire de discriminer la démence de ce qui ne l’est pas, d’abord avec les variations identifiables au départ et progressivement avec les découvertes du champ des psychoses et partant, de l’analyse en termes de structures. C’est dans cet espace que s’est posée la double question recouvrant en partie le champ criminologique. Responsabilité d’une part, dangerosité psychiatrique d’autre part sous deux angles : dangerosité pour soi et/ou pour autrui. Si la référence de la démence au moment des faits a toujours été affirmée notons les restrictions contemporaines quant à l’interprétation rendue possible par la définition de la structure. Le passage de l’une à l’autre est corrélative d’une autre analyse de responsabilité et a pu entrainer avec elle une autre dédifférenciation au risque d’une indifférenciation : l’existence d’une maladie mentale comme pouvant être en soi dangereuse (en tant que état) d’ une part, la reconnaissance d’une responsabilité même si dans le passé s’étaient faits connaitre des moments psychotiques. Convenons d’une autre analogie : en passant de la démence-état, limitant largement la responsabilité, à la psychose comme structure plus ou moins instable, le champ de la responsabilité pénale s’ouvre très largement.
Les instances politiques se servent des savoirs disponibles et de leurs vacillements idéologiques. Peu d’études sont réalisées sur cette dimension(les vacillements scientifiques et leur projection en vacillements identitaires et philosophiques) assimilée trop vite à la dimension de l’opinion et du populisme.
Dans ce cadre de pensée c’est le sens de la notion de structure qui a été ré ouverte : le risque pour soi et/ou pour autrui ne vient pas seulement de la structure (comme état) mais des décompensations de celle-ci lors d’un bouleversement psychique, lequel peut être d’ordre interne ou externe. Quant à la structure comme état statique elle est devenue la forme réifiée d’une réponse à une crise et le problème qui se pose devenant alors celui de son réaménagement.
Ce faisant une autre notion a pu se développer et elle est particulièrement incontournable en psycho-criminologie, celle de la vulnérabilité psychique et sociétale. Sans doute est-ce aussi dans ce contexte ré ouvert que peuvent prendre sens les protocoles actuariels et les analyses de tendances quand ils ne sont pas le seul étayage à un diagnostic dit criminologique(Villerbu, Moulin,2008) : lequel vise à la fois à discerner ce qui fait le risque encouru par tiers ou soi-même tant sur registre psychiatrique que sur un registre a- psychiatrique quand on veut désigner par là, soit les troubles de la personnalité, soit les décompensations actives sous forme de recours à des agirs infractionnels, sur quelque structure que ce soit.
- en prenant en compte, cela va de soi dans cette perspective les changements d’environnements insupportables ou intolérables, suscitant des angoisses paniques ou des agonies psychiques et pour lesquelles faute de pouvoir risquer un changement de positions c’est l’environnement lui qui est objet d’attaque.
- en prenant acte (Senon, 2009 ; Villerbu 2009) de ce que les méta-analyses cliniques ont rendu pertinent : le clinicien n’est guère plus armé qu’un autre pour anticiper à un moment T… d’une quelconque violence criminelle et de la forme qu’elle peut prendre. Une analyse récapitulative et interdisciplinaire, dans les temps d’une histoire et des territoires traversés peut être une clé à cette prévention qui ne sera pas une prédiction mais une analyse de configurations vulnérantes. On peut se dire dans le fond, que faute de pouvoir prédire, se mettent en place des mesures de prévention qui exigent des isolements, partiels ou totaux. Une grande partie de ces dispositifs a donc pour origine nos incompétences ; et pour celles-ci une certaine idée (datable, historique…) du travail clinique élaboré sur le modèle idéologique (car sorti de son champ, (cf. Althusser) du travail de cure, dans un milieu stérilisé, accréditant de façon douteuse les appartenances étroites de la personne du criminel et de la pathologie.
b- C’est le deuxième versant de ce second axe qui peut nous permettre un pas supplémentaire. A coté de la structure comme organisateur psychique, organisateur qui vient donner une posture singulière aux modus vivendi se profile ce qui est ou a été le lieu d’une décision subjective dans une histoire de vie(Binswanger) : l’axiome et son économie psychique élaborée sur une position de refus d’une condition. L’analyse existentielle des trajectoires de vie le rend apparent à travers l’économie qu’il développe et les étayages sur lesquels il repose. Défini comme une injonction normative organisée sur un équilibre des coûts et des profits, il engendre un mode propre tel qu’on peut le dire soumis à une forme d’idéal du moi, ou plus cliniquement aux instances narcissiques. Sa mise à mal fait la réactivité observée et rend compte des valeurs atteintes qui la provoquent. Si dans le contexte structural on peut évoquer les modes de décompensations par arrêts du fonctionnement des suppléances psychiques,( des modes de dérivation et de reconstruction des failles) ici on rendra compte des mêmes décompensations par la mise en impasse des valeurs sur lesquelles se tiennent le narcissisme et les valeurs idéalement porteuses, soutenues par un environnement dans lequel chacun est à même de trouver ce qui va légitimer aversions et attirances.
Le cadre environnemental retrouve ici sa valeur essentielle et toute atteinte qui lui est portée fragilise la stabilité axiomatique quand ne peut plus être tenu « l’équilibre » ou la bonne distance, entre ce que coûte la persistance d’un axiome et les profits qu’il engendre : lassitude psychique, fatigue chronique, perte de reconnaissance…. états dépressifs et encadrements contraignant à aller au-delà de qui est possible, somatisation, psychéisation, déviance, attaques et de là, les pratiques infractionnelles de soi, de l’autre et du monde.
3- L’analyse psycho-criminologique : des connaissances spécifiques, méthodes et organisation.
Si l’on admet que le choix du symptôme n’est ni totalement aléatoire ni totalement imprévisible il faut se donner les moyens d’en suivre les traces dans l’histoire d’un sujet donné et dans le racontage qu’il peut en faire, que son environnement peut en faire. Il y a des modes narratologiques spécifiques à la psycho-criminologie comme il y a des modes narratifs spécifiques à la médecine somatique ou à la dynamique thérapeutique.
C’est parce qu’il ne s’agit pas de co-morbidité mais d’analyse sérielle (Villerbu, 2003,2008) qu’il convient d’analyser et de mettre à jour les différentes trajectoires dimensionnelles à partir desquelles des « incidents » ont pu survenir. Bioscopie n’est pas anamnèse. Les trajectoires dimensionnelles, i.e. celles qui sont organisées dans l’interpellation d’un pouvoir (éducationnelle, sexuelle, professionnelle, conjugales, parentales, somatiques, judiciaires…) sont susceptibles de donner à voir les accidents de parcours et les modifications psychiques et d’environnements qui leur sont corollaires. C’est la traversée de ces trajectoires qui peut donner sens aux hypothèses sur le choix du symptôme et des situations qu’il mobilise.
Si l’on admet que toutes les interpellations s’équivalent, au plan psychique, on peut se donner les moyens de percevoir comment et pourquoi un sujet donné passe d’une interpellation à une autre, d’une adresse à une autre. En ce sens l’analyse est sérielle quand elle met en séries continuelles les moments les plus disparates ou hétérogène de la vie psychique et de ses incidences. On dira alors que l’analyse sérielle est polymorphe et que cette polymorphie est à rechercher à la fois dans un jeu intra et extra délinquantiel. Bien loin de transformer la délinquance en entité dont on suivrait la progression on pourra y voir les échecs à faire et être autrement et ce qui apparait comme un choix festif (Cusson, 2007), pourrait ne bien être que son envers. (La lecture des aventures judiciaires de Bonnie et Clyde écrite par la mère de l’un et la sœur de l’autre est à ce sujet particulièrement frappante).
Si l’on accepte de considérer que dans une série continue se tiennent des impasses ou des décompensations, apparaissent des formes discontinues, l’analyse sérielle polymorphe se fait séquentielle. Et toute séquence est alors un mode expérientiel d’une des possibilités implicites de l’axiome fondamental dans le cadre d’une structure particulière ou d’un syndrome identifiable. Ce que l’on peut définir comme le recours à l’agir étant une possibilité de sortir d’une impasse, avec des moyens qui dans le cas de pratiques infractionnelles ne font qu’entériner le plus souvent la situation de crise originaire, le milieu répondant à son tour et créant des situations autrement victimaires. (criminels par sentiments de culpabilité et/ou criminels faute d’avoir pu élaborer celle-ci dans le temps de la construction psychique?) Ainsi des aménagements que l’on dit pervers et agis sur la personne d’un tiers et qui au départ ne supposent pas une organisation perverse sur le plan structural, ainsi des aménagements qui font paraitre les moments psychopathiques…. d’une psychopathie qui n’est pas nécessairement antisociale (Villerbu, 2001). L’analyse sérielle polymorphe et séquentielle est de fait à même de suivre, d’accompagner et parfois d’anticiper non pas un comportement mais les situations qui font basculer les économies psychiques.
Des mises en situations cliniques stratégiques peuvent de fait être développées. On connait le QUICPAS ( Ciavaldini, Balier,2000) et questionnaires analogues (Gravier et al. 2008), des épreuves projectives comme le MAPS de Shneidman, les épreuves d’arrangements d’images, des formes comme le TEF (Trajet et Espace fantastique), le Village Imaginaire (Villerbu, 1993) les jeux du « qu’en dit-on »… sont autant, parce se jouant dans un cadre spéculaire (de fait contrôlable), de contextes transférentiels de moments de témoignages d’une activité ( saisie pulsionnelle) des montages inconscients et relationnels, intersubjectif susceptibles de réflexivité. Si l’on tient pour acquis que ce n’est pas la demande qui prime mais l’offre de l’offre ( dans une double négativité, dire non à non !) qui suscite, le coin de table, ou le bout du chemin qui favorise les aventures transférentielles pour des populations limites, psychiatrisables dans un second temps, dont le recours à l’agir fait issue aux moments de catastrophes psychiques, ponctuels ou enkystés dans une histoire dont l’origine se perd sans jamais se retrouver, pour n’avoir pas à se retrouver.
Si le génogramme, loin d’être l’établissement d’un arbre généalogique, est saisi dans sa dimension projective, les cadavres dans les placards s’éveillent, d’une génération ou d’une autre sur les dimensions transgénérationnelles et bi-générationnelles.. Si le recours à l’acte, le « moment-acte » bien loin de remplir quelque fonction que ce soit, est pris dans sa dimension de langue (non pas un défaut de mentalisation mais une mentalisation qui emprunte d’autres chemins en gestaltisant des formes de présences envahissantes) il sera alors plus aisé de rassembler les éléments cliniques qui tantôt font de son recours l’élément déterminant d’une rupture ou bien l’élément essentiel d’un retour cyclique.
Tout une grammaire de l’agir se laisse esquisser qui loin de n’être qu’une logique métaphorique et pseudo scientifique de l’acte, ou son esthétisation dans une projection énigmatique (type d’énigme de l’acte, le crime et son énigme… parle-t-on d’énigme quand il s’agit de somatisation ?), préfigure l’avènement de la chose en instance de renversement. Toute une dimension pré thématique, multi factorielle, s’entre ouvre au regard et à l’écoute, qu’il sera plus aisé ensuite de donner à valider dans des conditions paramétriques et auto expérimentales.
Le clinicien, acceptant de se défaire d’une clinique intuitive, peut esquisser dans un protocole les régulations à venir. Il en va là comme de l’intime conviction du juge, quand délaissant sympathie et antipathie, identification à la victime ou à l’agresseur, un mode relationnel ou rapport factuel s’impose à lui dans ce qui sera nommé vérité judiciaire et à laquelle il se rend(en déposant les armes de du doute, intime, ou de la contestation, externe).
4- l’analyse psycho-criminologique, des temps et des modes d’intervention incorporant les dimensions psychiques en difficultés.
De ce qui précède on peut en déduire que la dangerosité prend son origine dans la vulnérabilité et qu’à moins de méconnaitre les effets d’histoire, le rapport agresseur agressé doit se concevoir dans une autre registre compréhensif, celui de victimant/victimé (Villerbu, 2004 ; 2008) permettant la réversibilité des places ou leur enkystement dans un monde réifié, chosifié instrumenté vs instrumentalisable tendant à l’a-subjectivité dans des situations et des moments spécifiques. Dit d’une autre manière, en psycho-criminologie, c’est le rapport victimant/victimé (Pignol, Villerbu, 2009) qui se tient au centre des prescriptions faites aux intervenants comme aux patients-condamnés ou en sursis de l’être ; et cela que ce soit du coté du dit agresseur et comme du coté du dit plaignant. C’est par cette entrée que peuvent se travailler les rapports de chacun aux responsabilités juridiques et psychologiques, aux culpabilités juridiques et psychologiques. L’accès à la dimension « empathie » (Zanna, Villerbu, 2009) qui implique la réversibilité des places est alors l’objet d’un travail psycho-pénal particulier.
Dispositifs diagnostics et dispositifs d’intervention en vue de changements doivent dans cette perspective être revus et corrigés de telle manière que les uns ne se fassent pas sans les autres. C’est sans doute là que se tient la différence essentielle entre une prise en compte de problèmes émargeant à la violence des actes infractionnels et ceux qui font de ceux-ci une question plus marginale. C’est à partir des failles narcissiques (les fractures du sentiment de continuité et de présence) qu’il devient nécessaire de donner à voir. C’est dans un donner à voir que peut s’opérer une re médiation opérante ; le donner à entendre, en référence au monde de la nuit et l’espace de « l’endos », de E. Minkowski est a priori trop et essentiellement persécutant et intrusif.
On peut distinguer deux grande catégories d’interventions : celles qui donnent accès à la dimension groupale et celles qui privilégient pour d’autres raisons la dimension duelle ; les unes et les autres ne pouvant s’entendre que dans un contexte de supervisions comme l’ont bien démontré es études et travaux de C. Balier ou de B. Savin, en France, de Mc Kibbben ou de J. Aubut au Québec….dans les travaux de langue française.
Dimensions groupales : qui sont elles mêmes distinguées en, d’ une part les groupes de paroles libres et thématisées, et d‘autre part coté les groupes de paroles s’apparentant davantage à une démarche psycho-cognitive (psycho-éducationnelle) de l’autre et supportant un apport de connaissances générales et spécifiques. Groupes psychopédagogiques sur la sexualité, comme sur la psychologie amoureuse et ses avatars. Groupes psycho-pédagogiques sur les stratégies usuelles de décriminalisation et de ré légitimation. Construction d’emplois du temps et de parcours susceptibles de donner à voir les moments éruptifs d’angoisse ou de dépression transformés en attaques. Lecture plurielle des attaques polymorphes faites à l’autre et à soi dans la reconnaissance des pouvoirs (médicaux, sociaux, judiciaires, psychologiques, de l’enfant, de la femme…du plus faible ou du plus fort, etc.…) qui y sont interpellés à leur insu.
Dimensions individuelles : guidance projective et commentaires des dits expertaux, lecture génogrammatique et constructions de génogrammes, bioscopies commentées et grapho-scénies permettant de donner à voir les recouvrements de comportements et de réaction, dans le temps et dans les différentes dimensions existentielles de développement et de déploiement de soi dans l’histoire. Travail de récapitulation des moments clés d’une semaine, travail psycho-criminologique sur l’intuition des ré émergences des poussées infractionnelles et de leur dérivation.
L’analyse psycho-criminologique dans ses interventions centrées sur le dit agresseur et/ ou condamné, sur le dit Victime… suppose que les recours à l’actes et les pratiques infractionnelles dans lesquels ils s’inscrivent oblige des dispositifs spécifiques, une reconstruction du cadre de soin ; et plus loin encore la différenciation entre ce qui est soin (médical) et veille : l’accompagnement psychologique(ou social). Elle suppose que les modes identitaires au travers lesquels ont lieu les recours à l’acte ne peuvent se suffire du cadre classique de la cure psychanalytique et des dispositifs mis en place pour des sujets à fondement névrotique ou psychotique. Parce que les recours plus ou moins massifs à l’acte, au-delà de tout effet de structures sont des modes des défenses d’un narcissisme gravement lésé. S’il est certes possible de construire, des différents dits et postures, des fonctionnements psychiques névrotiques, ou psychotiques, pervers ou psychopathiques ce ne sont pas les structures, en elles-mêmes, qui sont au cœur du problème : c’est ce en quoi elles deviennent défaillantes d’une attaque narcissique fondamentale suscitée par la bascule de l’axiome. Sans doute est-ce aussi pour cela que les histoires de vie ou les racontages de l’histoire intérieure de la vie du sujet font autant références à la précocité de malveillance (Villerbu, Laurent, 2009) et aux proximités des frontières de la vie et de la mort, du vivant et de l’inerte, du cri, du sang et du silence, de l’abandon….du voir et du contrôle du mouvement.
Ces questions et leur environnement scientifique et professionnel peuvent-elles être mises en études et recherches, formations et professionnalités si n’est pas créée, enfin (sic) une voie universitaire en criminologie ?
Novembre 2009
1 Prenons un exemple simple : dire de quelqu’un qu’il souffre d’érostratisme ne fait que qualifier une conduite par référence à un modèle (Erostrate) sans rien dire de plus qu’il cherche par ses actes à se faire qualifier et reconnaitre. Décrire n’est ni expliquer, ni comprendre mais tenir pour certain et assurée une certaine forme d’évaluation morale.
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