Ce qu’engagent la criminologie et la profession criminologue : Une subversion des savoirs et des pratiques.

Le 21 décembre 2012.

Partie 1– Une criminologie du bout du monde : à l’ouest d’un hexagone.
Partie 2– De quelques conséquences dont il conviendra de parler par la suite.

A suivre…

Partie 3- Criminocides et criminoïdes. Les habits neufs de l’empereur.
Partie 4– A propos d’hérédité.
Partie 5
partie 6
Partie 7
Partie 8

Partie 1- Une criminologie du bout du monde : à l’ouest d’un hexagone. Une aventure à l’université de Rennes 2.

Originellement le travail sur la criminologie mis en œuvre à Rennes II dans le milieu des années 90 s’appelait  clinique criminologique. Cela s’inscrivait dans le droit fil de l’ouvrage écrit sur la psychologie où il était traité de clinique psychologique 1. Le renversement des champs clinique et psychologie prenait acte d’une mutation opérée au premier terme, clinique.

Dans la conception défendue, clinique devenait équivalent à méthode versus empirie et devait permettre d’élaborer des modélisations dépassant les antithèses d’une psychologie clinique versus psychologie expérimentale : une approche méthodique, systémique, auto suffisante, exigeant elle-même ses propres modélisations internes, ses propres règles qui, projetées sur un champ d’étude le psychologique ne faisait plus de celui-ci que le qualificatif conjoncturel( tout autant que conjonctural) d’une méthode. Cela avait un sens très précis à l’époque : sortir de l’opposition épistémologiquement infondée de deux psychologies l’une au pied du lit du malade, l’autre au sein d’un laboratoire de physiologique psychologique ou de psychologie physiologique ou apparenté (psychologie comportementale, premières psychologies cognitives).
Sortir la méthode de son espace originaire médical pour en concevoir d’autres projets sur d’autres champs et prendre place alors à coté d’autres approches, en contraste et non en opposition. Un présupposé à tout cela : l’objet ne préexiste pas à la méthode, la profession à une pratique déjà là, la discipline à ce dont elle est l’issue.

De la clinique psychologique à la clinique criminologique il n’y avait donc qu’un chemin à traverser puisque seul l’objet sur lequel la méthode insiste est différent. Mais quel en était l’objet ? L’on ne cessait de dire qu’en criminologie il n’y en avait pas et par ailleurs le discours des criminocides n’a guère changé 2.
Si la première psychologie, sortant de l’omniprésence philosophique et introspective, se fondait pour sa visée scientifique, sur une connaissance métrique, cette dernière en disait moins sur un fonctionnement psychique que sur les normes par lesquelles ce fonctionnement était rendu apparent. Il apparaissait alors plus réaliste de l’appeler psycho-métrie (l’évaluation d’un patrimoine aptitudinel) et de distinguer dans celles-ci  une axio-métrie à double volet : ce qui traite des normes (compétences et performances) et ce qui traite des valeurs adaptatives de ces normes i.e. une axio-nomie. Ces normes au travail et la valeur qu’on leur donne peuvent de fait aussi bien se faire psychologie du travail, ergonomie…  que psychothérapie, psychologie scolaire ou d’orientation. C’était la façon choisie pour  sortir d’une psycho-philosophie et accéder à une forme opératoire de la psychologie dans le règlement des litiges entre les hommes, les hommes et les machines, les hommes et en chacun d’entre eux.

C’est à cause des résistances à faire entrer la clinique criminologique dans un cursus validant de psychologie 3 (et les efforts pour contrarier cette orientation  n’ont pas cessé depuis ces années  1990) que j’avais choisi, en référence à Ferenczi, de titrer cette clinique criminologique, psycho-criminologie. Ainsi ce que je nomme la psycho-criminologie en soulignant toute l’importance du tiret est-il un essai de ne plus faire du comportement criminel un champ d’application de type psychologie criminelle (ou psychologie légale !), psychiatre criminelle, sociologie criminelle et j’en passe, mais de concevoir une cohérence interne et une consistance à l’espace criminologique (un objet que la clinique révèle) dès lors qu’on l’aborde non pas, ou plus, sur le plan d’une philosophie du mal ( quelque soit le terme que l‘on utilise pour dire le contraire du bien et de l’attendu), d’une psychologie du comportement (qui n‘est que l’expression de la mise en profils de traits) mais sous l’angle d’une pratique au sens bourdieusien.

Dans cet espace libéré la criminologie est l’étude systémique et systématique des pratiques infractionnelles (entendues au sens de bricolages singuliers et/ou collectifs, réitérations d’autres pratiques de soi-même et  des autres,  non infractionnelles) et des vulnérabilités engendrées, révélées et émergentes pour un acteur qu’un énoncé juridico pénal définit comme tel dans un temps donné, comme criminel  délinquant, etc.) 4.

Au-delà de la différenciation juridico-pénale ou sociologique agressant/ agressé, agresseur/victime ce changement de cap contraint, sous le primat des vulnérabilités (si nul ne nait criminel) à penser en termes de victimant/victimé. Il est dès lors possible (autorisé !) d’évoquer les intervenants multiples à tous les niveaux de recherche, d’instruction, d’intervention (les servies pénitentiaires, les suivis sanitaires, psycho et socio-psychologiques, tant sur les registres diagnostics d’orientation de traitement et de prévention(D.O.T)

Que des savoirs disciplinaires multiples y soient convoqués cela va de soi, la criminologie tenant de ce complexe articulé, parce que produit d’une histoire. Ses visées scientifiques vont encore bien au-delà puisqu’elles engagent les disciplines existantes et à faire exister, autrement que sous leur morphologie et leurs idéologies, à se donner des objets afin d’en vérifier la pertinence et d’en évaluer les consistances et efficacités.

Les sciences sociales et humaines en définissant progressivement et dans leur philosophe propre :

  • tant de l’individu (la psychologie différentielle, les neuro sciences, la sociologie quantitative : ses théories explicatives vont de la lutte des classes aux infériorisations victimaires socio économiques, interactionniste et qualitative, elle traite de la gestion des émotions).
  • que de la personne (théories personnalistes) ne restent qu’à des niveaux macro versus micro , voir imaginaires ( la personne) sans entrer dans le cœur du sujet de la criminologie, ce qui fonde son objet, non pas la personne-en-situation, comme l’avait écrit Lagache en son temps ( i-e dans les conflits théorico- cliniques auxquelles il participait),  non pas la situation dans ses mises en scènes mais un acte ( et lequel ?) en situation. Un agir dans une pluralité hiérarchisée de contextes : une pratique.

Le sujet (ou la personne) en situation se référait à la personne-en-projet dont le concept de personnalité n’est jamais qu’une pétrification, une gélification qui n’a retenu de la personne que des traits (les observables) ou des styles(les profils) présents en situations sans plus différenciés celles-ci.
L’acte en situation objet substitué pour échapper à la psychologie, psychiatrie, sociologique… criminelle rend compte d’un agir spécifique historique subjectif engagé dans une situation criminelle, situation où se cherche et s’évanouit une instance critique (parfois gelée dans ce certains appellent la vérité du sujet) qui n’a d’autre réalité que celle d’un principe qui dans l’agir criminel (en particulier) s’évanouit.

De l’individu à la personne et de la personne au sujet( tel que définit plus haut) il y a toute la dimension critique de la temporalité qui ne naît que d’un sursaut de cohérence ( refus, négation, dénégation, déni de la distorsion et du mouvement ) et n’est que le refus de la dispersion en vue d’un efficacité, optimalisation crisique de l‘appropriation : celle que l’on appelle l’estime de soi, la représentation de soi ( les instances narcissiques du rapport au réel, à la réalité et à soi même, au manque et l’absence), signant irrémédiablement la proximité de la définition du sujet ( qui on le voit n’a ni sexe, ni âge ni territoires) avec la mort. Age, sexe, statut ne sont que des opportunités qui ne disent encore rien de l’acte en situation, puisque on le verra il faut encore faire intervenir un autre vecteur. Si la temporalité se donne comme un artifice du récit (sans chrono-logie, sans jeu des antécédences il n’y a pas de récit) reste l’espace, lieu des expériences. Les qui suis-je sont d’abord des où suis-je et émanent (modalités opératoires) des comment suis-je en arrivé là.

Partie 2- De quelques conséquences dont il conviendra de parler par la suite.

L’entité criminologie admise comme fait politique et dimension de recherches et de formations l’observation va se porter sur la notion d’agir infractionnel. Comme tel il suppose que l’on en étudie trois niveaux : les antécédents, les conséquences et les rémissions.

La notion de parcours en sciences humaines et sociales s’est constituée sur la base d’une situation clinique : l’orientation, les ressources et compétences acquises, les modes et les temps de vie.  Lorsque la notion de parcours pénal ou judiciaire s’est inventée elle se créait  sur l’insuffisante mémoire du casier judiciaire national.  Insuffisante mémoire ou amnésie concernant les interventions et intervenants multiples d’un trajet administratif et social. Le parcours pénal invente une mise en perspective critique. Si l’histoire de vie quitte l’espace anamnestique de la médecine positive pour devenir l’histoire intérieure de la vie 5, elle oblige à concevoir une histoire de la vie intérieure en situations opportunes. La notion de parcours existentiels  vient le mieux rendre compte de ce qui est recherché : des parcours pluriels, hétérogènes faisant artificiellement chroniques et parfois chronicités.

Si un parcours n’est pas considéré en soi comme homogène il n’a nulle destinée.
Reste à l’étude ce qui dans des parcours fait trajet si l’on nomme trajet ce qui arrive  à, ce qui atteint ce que l’on nomme objectif. Dans des parcours, des événements ont du faire rupture, bascule et entamer des trajets partiels  ou durables. Un parcours n’est pas un trajet, Un trajet se rend perceptible dans un parcours. S’il y a autant de parcours qu’l y a de traversées de situations socio anthropologiques repérables (de la naissance à la mort) alors un espace de travail et d’observation s’élabore. Non pas une somme d’incidents repères mais la possible convergence de ce qui  les réunit. Ce n’est plus un événement qui est objet d’observation et duquel on en tirerait des conclusions sur la base de ce que l’on sait a priori de son  existence (actuarialité statique). C’est le cumul, la réitération de ces moments qui font bascule qui est dès lors lieu de l’intérêt.
L’espace-parcours se différencie et se multiplie, ces espaces deviennent équivalents. La notion de polymorphisme vient en en rendre compte : des moments et des trajets, de morphologie différente, mais sur la base d’un processus impliquant tout autant similarité que identité

Si l’on fait l’hypothèse que ces trajets ont une vie, une durée, un territoire on fait en même temps l’hypothèse de leur transformation possible ; transformation dans le similaire ou l’identique mais aussi transformations émanant de ce qui a pu être appris (modifié) dans leurs traversées. La répétition n’est jamais seulement reproduction mais emprunt à l’histoire de certains de ses facteurs. Cet emprunt déporte ou non. Et ce sera la modification d’un trajet qui viendra dire sa fin : s’ouvre alors la possibilité d’analyser des séquences dynamiques ordonnées autour d’un impératif, impératif dont on doit se dire qu’il est et fut toujours de survie.  Cette contrainte nait de l’émergence du sujet et de sa proximité avec la mort, le néant, le plus rien. Un plus rien qui n’apparait que quand on le perd. Avant le plus rien, nul ne peut dire ce qu’il y avait, sinon par reconstruction.

Ces parcours sont à la fois engendrés et engendrant des codes de régulations de pouvoirs. Ces différents codes vont de fait donner une représentation de ce qui dans l’un, fait infraction, dans les autres : désobéissance, incivilité et irrespect. Autant de dynamiques sociales hétérogènes et à visiter,  dynamiques que l’on a tôt fait de caractériser sous le terme générique d’insécurité dans un climat dont les bascules sécuritaires font oublier les origines liées à la sûreté d’un ordre (public) pour tous. En perspective c’est dans le registre de la tranquillité que s’esquissent ces analyses ; elles sont déroutantes puisque elles amènent à penser le non trouble à l’ordre public comme ailleurs il a été pensé le non trouble à l’ordre anatomo physiologiques dans le une psychologie de la santé. Par là nous nous apercevons mieux que nos analyses jouent constamment de deux ordres (au moins deux) réalité et naturalité construites sur des moments-expériences datées et datables.

Dans cet ordre de pensées où se supprime le rapport agresseur/victime et s’y substitue le rapport victimant/victimé (si l’on admet que chercher une origine est toujours aussi vain que de chercher l’œuf qui a fait la poule qui a fait l’œuf etc., et qu’il s’agit moins de chercher une origine que de chercher à savoir comment un processus a fait l’objet d’une inversion dans ses pôles extrêmes) une analyse criminologique se fait stratégique dans le ici et maintenant d’une interlocution qui s’essaie. A la revendication d’un fait pour un motif autre que celui qui fait l‘imputation aussi bien que sa négation  doivent rendre compte des places assignées à l’un et l’autre (victimés et victimant), dans une parfaite mutualité en symétrie ou en surenchère.

Identiquement si l‘on admet le cycle polymorphique décrit plus haut on peut se donner les moyens de procéder à l’analyse ou à une lecture dynamique des contrastes qu’entretiennent entre elles ls positions intra délinquantielles sur la base d’axes communs, pluriels. Ainsi disparait la notion de type ou de profil de personnalité pour une proposition criminologique des changements d’états et sa projection sur un autre registre non criminologique. Par où la désistance s’esquisse : laquelle est bien autre chose qu’une simple sortie de délinquance et plus une fabrique de nouveaux investissements qui dans le même temps opère des changements de réseaux (d’environnement et d’ avoisinage) comme dans les économies pulsionnelles, relationnelles, professionnelles à la condition de trouver les cadres facilitant ces récréations.
La rémission est dès lors pensée non plus comme un moins que (ex délinquant) mais comme un plus que (inséré d’abord quelque part) : le passé ne traine pas ses chaines et ses boulets comme des a priori d’agirs infractionnels. La désistance comme rémission, prend acte d’une rupture avec des pratiques infractionnelles et les agirs (pourquoi en nier l’existence ?) qui lui donnaient forme prennent le risque de vouloir autrement autre chose. D’autres espaces d’expériences rendues possibles prennent acte d’une rupture réalisée, ou encours même épisodique (pourquoi vouloir être plus saint-sain,  que le saint ne l’est). Il n’est plus nécessaire de vouloir se régler sur une entité personnalisée qui n’est somme toute que le pendant symétrique d’un présupposé libre arbitre. Comme si le fait d’en manquer donnait droit ipso facto à une déclaration d’innocence.

La criminologie renouvelée ne l’est plus sur l’analyse des faits (la criminalité sociologique des observatoires) ni sur l’efficience des mesures pénales (sciences criminelles) si sur le rapport à la pathologie (mentale) mais bien sur ce qui fait risque, est risque et constitue ce que l’on nomme danger pour soi et pour autrui. Mise en danger pétrifié dans une notion idéologiquement sécuritaire et positive : il n’y a de dangerosité que d’état et celui-ci a toujours un rapport plus ou moins étroit avec les états de nature plus qu’avec les acquis. (et cela nous oblige à revisiter les théories de l’hérédité). Les paradigmes qui instruisent la dangerosité ne sont pas ceux qui instruisent le risque.

Psychologie comme psychiatrie courent toujours le risque de pétrifier le risque en danger et  les processus d’engendrement de soi et de l’autre en personnalités et celles-ci en identités.
La raison en est simple : la conversion est rendue possible par une double opération. L’identité devient mode d’emploi (comment faire avec) et exutoire (comment déplacer un problème sur ce qui reste vivant pour en trouver des compromis). Ce qu’ailleurs on désignait comme un travail (la mise au travail de) la partie saine du moi. Et c’est là que s’engouffre dans la vanité, l’inanité, les psychologies de la représentation de soi, omni présentes dans les rapports d’expertises, d’ù qu’elles viennent et quelque soit leur destinataire On ne peut s’étonner donc que les pathologies du narcissisme y foisonnent, par contamination autant que par confabulation.

Les psychologies contemporaines parce qu’elle ne cessent de vouloir se saisir de la facticité des choses concernant le moi sont bien dans l’incapacité de dépasser un simple inventaire et bon gré mal gré de chuter dans une forme d’actuarialité puisqu’il faut au bout du compte ( pour donner de  la surface et du volume au moi et en décrire les reliefs) faire parler( donner du sens) aux traits observés (antisocial, impulsivité, psychopathie, etc.) ou aux situations fragilisant( le contexte (conjugal, l’adolescence et la sexualité, la sexualité d’agression, etc.)

La politique de l’évaluation dont le souci est toujours de chercher à égaliser (rendre plus équitables et plus évaluables les protocoles) les pré jugements et les probabilités ne pouvait en créant le DAVC(diagnostic à visée criminologique) qu’engendrer des corporatismes d’oppositions sous couvert d’éthique ou de droits de l’homme.
Ce faisant le risque était bien de faire rater l’enjeu essentiel : donner des éléments probants sur ce qui est avancé et sortir de l’intuition, rentrer en quelque sorte en procédure identifiable, susceptible d‘être interpellée ! La dernière condamnation d’une psychiatre française ne fait qu’illustrer cet état du monde, dans le déni de l’environnement, d’une francophonie corporatiste 6 et 7 jubilatoire, et la toute puissance d’une conception que vient toujours masquée une pseudo dimension éthique. Cela avait fait moins de bruits quand ce furent des psychologues ou des éducateurs qui furent condamnés pour  non assistance à personne en danger.

Que le DAVC soit aussi le jeu ou l’effet d’une mise en concurrence va de soit : en confiant une partie non négligeable de sa rédaction aux CPIP (pour lesquels une formation en criminologie n’est guère plus élevée que celle que l’on trouve chez les psychologues, psychiatres… ou pénalistes) l’institution judiciaire et l’administration pénale mettaient en concurrence des corps professionnels, donc des postes, des budgets, etc. Elles se voient contraintes de construire des superstructures décisionnelles par manque de pertinence critique des propositions techniques éthiques et politiques des professionnels. Quel est par exemple le poids d’une expertise CNE par rapport aux autres expertises antérieures ? En quoi une expertise CNE diffère-t-elle,  évalue-t-elle ses particularités ? puisque la dimension Psycho-Criminologique n’est nullement systématisée ? Questions de savoir et de pratiques sans doute mais jusqu’où se tiendra le malentendu des procédures qui seules permettent à chacune des parties d’interpeller l’autre !

Une nouvelle fois le politique des commissions cache le manque décisionnel des techniciens de l’insertion et de la probation. Parce qu’on ne leur donne pas (ou que l’on a pas suffisamment anticipé) les moyens de leurs compétences et que l’on fait jouer à une pseudo pluridisciplinarité, dans un effet de cascades, un jeu déontologique strictement formel.

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1 Villerbu L-M(1993) Psychologues et thérapeutes. Sciences et techniques cliniques en psychologie. L’Harmattan. Paris.

2 mais on peut aujourd’hui en décrire le syndrome. Cf. Villerbu L-M-(2012) in  Cario R. Herzog Evans M., Villerbu L-M. La criminologie à l’université, Mythes et réalités.. L’Harmattan. pp.57-73

3 Ainsi l’un des responsables de l’UFR  et des diplômes afférents pouvait dire : «  vous faites de la criminologie en psychologique mais ce n’est pas de la psychologie »… donc ce ne peut être un diplôme permettant d’être psychologue. Les adversaires privilégiés de l’introduction de cette autre visée scientifique et professionnelle tenaient à une psychologie clinique-psychanalyse exclusive. Déjà pris à parti par les avancées d’une psychologie cognitive ils avaient choisi de placer le terrain du débat sur une position de victime et la reconnaissance d’une position victimale. La clinique ordinaire a montré et montre toujours que prendre une position victimale n’est jamais sans risques. La position victimale ancienne devient une position victimaire (autolythique) si l’on accepte, par exemple,  de considérer la forte baisse d’estime que suscite le champ analytique aujourd’hui (les derniers épisodes sur l’autisme, la critique d’une criminologie de l’acte, l’idéalisation négative d’une position délinquante jouisseuse a priori et cherchant le moindre effort, etc.). Et vraisemblablement on n’a pas fini d’entendre d’autres victimisations secondaires crées de toutes pièces par une fermeture progressive à la différence, Celle ci n’étant jamais vécue que comme une opposition et nullement comme une position de contraste. Ce qui est advenu à la section 75 criminologie n’est est qu’un symptôme supplémentaire.

4 L’université Rennes 2 a été la première université à promouvoir un DESS de Cliniques Criminologique en 1999 puis un master de Psycho-Criminologie et victimologie, et a inventé un rythme pédagogique susceptible de garantir un accès contrôlé et séquentiel aux étudiants en formation. Etudiants qui dès sa création comprenaient trois quart de psy. et un quart de non psy. La vocation pluri professionnelle était d’emblée affirmée : étudier la Psycho-Criminologie comme discipline professionnelle et visée scientifiques et pas seulement former un corps spécialisé de psychologues. D’autres masters plus ou moins similaires mais aux contenus enseignés forts différents, se revendiquant aussi de la criminologie et e la victimologie, se sont par la suite créés en France ( Poitiers, Grenoble, Lille et à la suite d’autres DU).

5 Binswanger L  (1924)  Fonction vitale et histoire intérieure de la vie. In Introduction à l’analyse existentielle. Tr. fse. Editions de Minuit, 1971.

6 Les soutiens syndicaux «  a priori », alors même que l’expert Archambault  dénonçait la négativité dans laquelle s’enfermait la thérapeute.

7 Voir, Nevid J., Rathus S. Greene B. Abnormal Psychology in a changing World.  LM Villerbu. Chapitre16,  Pp. 357-364, Psychopathologie et loi. Fse. Tr adaptation. p.368, affaire Tarasoff «  les doits de la victime potentielle surpassait les droits de confidentialité ».

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