Justice et Violences conjugales.

En plein Grenelles des violences conjugales, nationales et régionales, dans cet effort à penser la violence conjugale au-delà des faits divers et des vapeurs du soir, un journaliste ose encore parler de scènes conjugales ! Un Grenelle réduit aux Brèves de comptoir ! Et en plus il ne signe pas !

L’article « Rennes. Le couple se querellait à coups de couteau de cuisine ». Ouest-France, 12/09/2019 à 23h55

Tel que raconté :

« Tous les deux ont été condamnés 12 mois de prison dont 6 avec sursis. Une violente scène de ménage éclate entre un couple rennais et dérape en coups de couteau de cuisine. »

Deux personnes d’une quarantaine d’années comparaissaient au tribunal correctionnel de Rennes, ce jeudi 12 septembre, pour des faits de violences conjugales.

Toujours sur fond d’alcool, le couple se querelle depuis mars 2015. Au total, 27 mains courantes sont déposées au commissariat pour des violences commises par l’un ou par l’autre.

Le 3 juillet, vers minuit, l’homme alors placé sous contrôle judiciaire, aurait fait une proposition sexuelle à sa compagne. Devant le refus de celle-ci, l’homme l’aurait balancé puis giflé sur le canapé du salon. « Je lui ai mis une tartine » raconte le prévenu. La victime aurait alors saisi un couteau de cuisine et l’homme tentant de le soustraire, se serait fendu la main sur la « lame de 26 cm ».

« Ce couple ne peut pas perdurer », sermonne le procureur de la République qui dépeint une « relation toxique ». Elle réclame pour l’homme, 24 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis avec mandat de dépôt, assortis d’une obligation de soin et d’une interdiction de porter une arme.

Pour l’autre prévenue, c’est 18 mois de prison dont six avec sursis avec mandat de dépôt. L’avocat de la défense plaide la légitime défense pour la femme. Le tribunal la condamne cependant à 12 mois de prison dont 6 avec sursis et condamne son conjoint à la même peine. »

Il est temps qu’un peu plus de raisonnement critique soit posé, tant sur le plan éthique que déontologique ; de tels compte rendus ont la même fonction que les mains courantes et autres procédures  dans le maintien des violences. En ne proposant pas d’autres modèles pour penser la violence d’emprise ils contribuent à entériner un « ben, c’est comme ça… une scène !»

C’est avec des raisonnements tout fait, de ce type, que les couples, auteurs et victimes, femmes devenant meurtrières… se mettent en danger et que nous pouvons nous en laver les mains, sur le mode « trop c’est trop… »

13 septembre 2019.

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