Le Ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche ouvre un forum et attend vos remarques sur l’institutionnalisation de la Criminologie en France.
Consulter le rapport du CNC du 28 juin 2010
A la suite du rapport de la Conférence Nationale de Criminologique(CNC) présidée par L-M Villerbu, comprenant une étude sur la faisabilité, la mise en place et le développement des Etudes formations et Recherches en Criminologie au sein de l’Université déposé le 28 juin 2010, un comité de suivi a été mis en place cordonné par le Pr C. Vallar (droit public, science politique de l’Université de Nice Sophia Antipolis), rapporteur, Loïck Villerbu, Pr.de psychologie à l’Université de Rennes 2, président de la Conférence nationale de Criminologie, Alain Bauer, Pr. de la chaire de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers, Olivier Dord Pr, Conseiller scientifique auprès du directeur général pour l’enseignement supérieur et l’insertion, Jean-Pascal Bonhotal, chef de service, adjoint à la directrice générale des ressources humaines du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La conférence s‘est réunie en 2009-2010 : Alain Bauer (Pr., Criminologie, CNAM, Paris); Robert Cario (Pr., Victimologie et Droit pénal, Pau); François Dieu (P., Sociologie et Sciences Politiques, Toulouse) ; Martine Herzog Evans (Pr., Droit pénal et exécution des peines, Reims); Mariannick Le Gueut. (Pr., médecine légale, Rennes1) ; Jean Louis Senon. (Pr.de Psychiatrie, Poitiers) ; Pierre Victor Tournier (Dr. de Recherches CNRS, Paris 1, démographie pénale, mathématiques appliquées aux SHS,) ; Loick Villerbu. (Pr., Psychologie et psycho-criminologie, Rennes 2).
A titre consultatif, l’Association Française de criminologie est sollicitée au regard de son histoire et de la promotion sans égale réalisée en France en faveur de la criminologie. Pottier Philippe. Dr. AP, (Paris.) est proposé par l’AFC.
Dans son résumé la CNC faisait un 9 nombre de propositions sur :
1- Une définition opératoire de la criminologie est proposée au regard des positions épistémologiques, méthodologiques et éthiques. « Étude scientifique du phénomène criminel et des réponses que la société lui apporte ou pourrait lui apporter ».
2- Un état des lieux de l’enseignement de la Criminologie en France montre un déploiement extensif et extrêmement riche des formations à destination des publics directement ou indirectement intéressés par le traitement du phénomène ou la culture qu’il implique.
3- Cinq champs disciplinaires ont été définis comme devant structurer la base d’une formation de référence en criminologie. 21 items d’enseignements ont été dégagés. Des exemples de maquettes d’enseignements ont été proposés sur la base d’étapes charnières dans un enseignement qui devrait commencer en Licence (L1).
4- Un enseignement universitaire mis en cohérence devrait pouvoir permettre de mieux situer les pré-requis des formations professionnelles délivrées dans les Ecoles. De la même manière la Conférence préconise des alliances conventionnelles entre les Universités et les Ecoles, que ce soit dans le champ des formations (initiales ou continues) ou dans les espaces de recherches.
5- La Conférence préconise le développement de « pôles d’excellence » sur le territoire, dotés de moyens suffisants pour constituer dans le pluralisme des sites d’enseignements et de recherches permettant de larges diffusions nationales et internationales.
6- Le soutien à la création du champ criminologique passe, outre les ressources à rendre disponibles, par création d’une section du CNU, adaptée, dont la mise en place devrait avoir lieu au plus tard fin 2010 afin de lancer le processus dès la rentrée 2011. La bi appartenance des enseignants chercheurs et chercheurs relevant de cette section sera naturellement affirmée.
7- Des sorties courtes(L3) devraient favoriser :
- pour les métiers ou emplois en émergence (salariés ou bénévoles) l’acquis d’une culture référentielle nécessaire.
- pour les changements d’orientation (métiers de services par exemple…) les pré-requis facilitant l’adaptation aux problèmes face auxquels ils seront confrontés.
8- La création d’une Conférence Universitaire de Criminologie (CUC), regroupant enseignants-chercheurs, chercheurs et acteurs de la justice, de la sécurité et du soin accompagnera le processus engagé.
- Elle favorisera la communication critique des travaux en cours sur le phénomène criminel et les réponses apportées par la société. Elle tiendra à jour un état des lieux des recherches, renforçant la permanence des liens entre structures de formations et de recherches, institutions en charge de la sécurité, de la justice et des soins et organisations professionnelles et associatives.
- Elle accompagnera le développement des métiers et emplois, directs et indirects, universitaires et non universitaires, permis par le développement de la criminologie.
9- Les communications scientifiques, comme les travaux et les prospectives doivent pouvoir faire l’objet de communications dont on estimera le facteur impact. Une revue en ligne, accueillants les travaux français et étrangers, basée sur les principes de la pluri disciplinarité, dans l’esprit de la conférence doit être soutenue. Le titre de la revue doit être déposé.
Le rapport d‘étape du Comité de suivi reprenait chacune de ces propositions et les projetait dans un espace référentiel plus large :
« Cette mise en perspective témoigne d’une réelle préoccupation sur les compétences attendues : l’intitulé du champ apparaît comme trop limitatif. La criminologie contemporaine ne peut pas négliger les dimensions stratégiques des phénomènes criminels, ni dans leurs formes individuelles ou micro-groupales ni dans leurs formes collectives de criminalité, nationales ou transnationales et caractéristiques du monde contemporain (telles les nouvelles stratégies criminelles, de l’intelligence économique aux menaces NRBC, portées par le crime organisé, le terrorisme ou le « gangsterrorisme », ou les groupes criminels sectaires).Une approche géopolitique et globale du crime est une nécessité scientifique. La lettre de mission précise bien que celle-ci fait suite au rapport sur les questions de formation et de recherches stratégiques, lequel a souligné la nécessaire création de filières dédiées aux questions stratégiques de défense et de sécurité, de relations internationales et de criminologie ».
« La dénomination « criminologie, diplomatie, polémologie, stratégie pourrait de ce fait être plus adéquate, et mieux répondre aux problématiques des « disciplines orphelines», mais la discussion doit être totalement ouverte. »
Une autre dimension politique que celle dans laquelle le travail de la CNC s’est réalisé est donc ouverte.
La proposition du ministère est d’en ouvrir les débats sur le forum ouvert. Que l’on soit ou non en accord avec les conclusions du Rapport de la CNC et/ou du rapport d’étape, la contribution la plus large de la communauté scientifique et universitaire est sollicitée ; elle témoignera des engagements à soutenir une voie renouvelée de nos enseignements et recherches, du devenir de nos étudiants comme des formations professionnelles pour lesquelles une actualité ordinaire exige de nouveaux cadres de travail et de pensées à l’égal de nos partenaires internationaux.
L-M Villerbu